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2023 Outlook Q&A : Investissez-vous à fond maintenant

28 décembre 2022

Temps de lecture 10+ MIN

 

PUBLIC VISÉ : LES INVESTISSEURS INFORMÉS ET EXPÉRIMENTÉS

2023 est l’année où il faut considérer autrement le marché. Alors que les investisseurs préparent leurs portefeuilles, nos professionnels de l’investissement nous dévoilent ce qu’il faut attendre de leurs catégories d’actifs respectives.

En 2023, nous prévoyons une année « latérale » pour les actions et les perspectives sont haussières pour les obligations. D'après les prévisions antérieures Jan van Eck,Que diriez-vous des obligations ?"Le marché du travail est resté solide, ce qui suggère que les taux d’intérêt demeurent plus élevés plus longtemps. Le renforcement des mesures quantitatives s’est déroulé sans heurts, bien qu’il ne se soit produit qu’une seule fois dans l’histoire de la Réserve fédérale.

Dans quels secteurs faut-il investir ? Nous avons recueilli l'opinion de plusieurs professionnels de l’investissement chevronnés sur ce qui est attendu en 2023 pour leurs catégories d’actifs respectives afin d’aider les investisseurs à planifier leurs allocations pour 2023.

DAVID SCHASSLER, RESPONSABLE DES SOLUTIONS DE PLACEMENT QUANTITATIF : La Fed s’est engagée à maintenir des conditions financières plus strictes plus longtemps, tout comme Paul Volcker au début des années 80. Cependant, la Fed espère y parvenir sans la récession désastreuse et sans le taux de chômage à deux chiffres que Volcker a provoqués. Le président Powell veut en réalité s'enivrer tout en évitant la gueule de bois. Nous aimerions que ce soit le cas, mais cela défierait la tradition. La courbe des rendements inversée des États-Unis semble nous convenir tout en nous révélant l'imminence d'une récession. En fait, l’écart entre les taux d’intérêt du Trésor américain à deux et à dix ans est le plus vaste depuis que le choc Volcker a provoqué une profonde récession !

Le prix des matières premières est une variable importante et sous-estimée dans l'évolution de l’inflation. Volcker a maîtrisé l’inflation APRÈS les chocs pétroliers des années 70 face à la chute du prix des matières premières. À présent, nous sommes confrontés à des pénuries d’énergie structurelles, à une guerre impliquant d’importants producteurs de matières premières et leurs puissants alliés, à des perturbations de l’approvisionnement et à des changements sociaux liés à la pandémie persistante, ainsi qu’à la démondialisation.

La Fed pourrait parvenir à réduire l’inflation en 2023 par un effondrement de la demande, ce qui, à ces niveaux d’endettement, n’est pas une solution durable. Les niveaux d’endettement extrêmes ont désarçonné la Fed et, par conséquent, nous anticipons un revirement possible de la Fed. L’inflation restera probablement élevée pendant longtemps, autour de 4 à 5 % en moyenne, avec des hauts et des bas, car le monde a besoin de temps pour s'adapter à la multitude des pressions inflationnistes.

FRAN RODILOSSO, CFA, RESPONSABLE DE LA GESTION DE PORTEFEUILLES D’ETF À REVENU FIXE : Pour les marchés mondiaux de titres à revenu fixe, la croissance mondiale et les politiques des banques centrales constituent les deux problèmes évidents susceptibles d'affecter les rendements au cours des 12 prochains mois. Il règne un consensus croissant sur le fait que l’économie américaine connaîtra un atterrissage « en douceur » ou « brutal » en 2023. Les conséquences sont un ralentissement net de l’inflation et une pause de la Fed autour de 5 % des fonds fédéraux. De plus, les marchés du crédit éviteront une vague majeure de défaillances ou de déclassements. En dépit de la possibilité d'un tel scénario, il subsiste un risque important dans chacune de ces hypothèses. Les politiques des banques centrales seront toujours déterminées en fonction des tendances de l’inflation, et la croissance en-dehors des États-Unis, notamment en Chine, aura un impact majeur sur les marchés du crédit en 2023.

ERIC FINE, GESTIONNAIRE DE PORTEFEUILLE, STRATÉGIE D’OBLIGATIONS DES MARCHÉS ÉMERGENTS: En 2023, les perspectives sont positives pour les obligations des marchés émergents. Les pays émergents ont augmenté leurs taux directeurs plus tôt et dans une plus grande mesure que les pays développés. Dans l’ensemble, les pays des marchés émergents ont des taux directeurs réels positifs. En revanche, les pays des marchés développés ont des taux directeurs réels fortement négatifs. Ces forts taux directeurs génèrent un report important des obligations en monnaie locale, et visent à stabiliser l’inflation (dans les pays où les taux réels sont élevés). Cela laisse entrevoir la possibilité d’une forte baisse des taux d’intérêt du marché, ce qui donnerait un coup de pouce supplémentaire. En l’absence de fortes baisses des taux d’intérêt, le report produira également des rendements supérieurs.

JIM COLBY, GESTIONNAIRE DE PORTEFEUILLE ET STRATÈGE, OBLIGATIONS MUNICIPALES : Les taux, les taux, les taux. Les investisseurs en obligations municipales sont surtout soucieux de connaître la politique de la Fed concernant les taux pour le reste de l’année 2022 et toute l’année 2023. La force sous-jacente des municipalités découlant de la solide économie entre le 1er trimestre 2018 et 2020 et le soutien financier des gouvernements face au COVID-19 signifie que le crédit se portera bien pendant un certain temps encore. Si la Fed décèle un ralentissement de la croissance économique, les investisseurs se tourneront vers un revenu exonéré d'impôts.

MATTHEW SIGEL, RESPONSABLE DE LA RECHERCHE SUR LES ACTIFS NUMÉRIQUES : Le durcissement de la politique monétaire de la Fed a un impact démesuré sur le prix des actifs numériques. La corrélation du bitcoin avec le S&P 500 est en moyenne de 60 % depuis le début de l’année, contre 33 % pour 2020-2021 et 4 % pour 2010-2019. La fin des hausses de taux et la ré-accélération de la masse monétaire pourraient inverser cette perception négative. À titre d’exemple, la croissance de la masse monétaire mondiale a chuté, passant de 25 % début 2021 à 1,3 % aujourd’hui. Si et quand cela s’inverse, nous nous attendons à ce que le prix du bitcoin réagisse positivement.

IMARU CASANOVA, GESTIONNAIRE ADJOINT DE PORTEFEUILLES, OR ET MÉTAUX PRÉCIEUX : Les attentes du marché concernant la trajectoire d'austérité de la Fed, l’inflation et l’orientation du dollar américain seront les principaux moteurs. Nous pensons que l’or continuera à se négocier autour de 1 700 à 1 800 dollars à court terme. Si l’inflation reste proche de ou à son niveau actuel, les taux réels devraient rester négatifs et donc soutenir l’or. Une pause dans le programme d'austérité de la Fed serait un puissant catalyseur pour l’or. Toutefois, l’or pourrait se redresser même avant une pause ou un pivot de la Fed. La récente action du prix de l’or suite au rapport de l’IPC pour octobre en est un parfait exemple. L’or s’est envolé lorsque le marché a anticipé le ralentissement prochain potentiel des hausses de taux de la Fed. Il semble maintenant que l’or pourrait reprendre la tendance haussière à plus long terme qui est en place depuis 2016. Il s’agit d’une évolution importante pour l’or.

ROLAND MORRIS, GESTIONNAIRE DE PORTEFEUILLE ET STRATÈGE, MATIÈRES PREMIÈRES : La politique de la Fed américaine et le dollar américain sont susceptibles d’être les facteurs affectant le plus les matières premiers et les produits indiciels de matières premiers jusqu'à la fin de l’année et l’année prochaine. Les matières premières ont connu une autre bonne année en 2022 et ont conservé une partie des gains importants réalisés lors de l’invasion russe de l’Ukraine au premier trimestre. Le durcissement des politiques monétaires des banques centrales et le ralentissement de la croissance mondiale restent des vents contraires. Les stratégies d’indices de matières premières continuent de bénéficier de rendement positif et de taux d’intérêt accrus sans risque. Cette tendance devrait se poursuivre en 2023 et constitue un environnement très positif pour les rendements des indices de matières premières. Plus important encore, la Fed devrait ralentir le rythme du durcissement de sa politique monétaire et marquer une pause au premier semestre 2023. Le dollar américain a peut-être déjà atteint un pic cet automne, avant que la politique monétaire américaine ne change. Si la Fed ralentit effectivement le rythme et interrompt le durcissement monétaire en 2023, le dollar américain pourrait fortement chuter. L'année 2023 pourrait être une très bonne année pour les matières première en cas de baisse marquée du dollar américain.

SHAWN REYNOLDS, GESTIONNAIRE DE PORTEFEUILLES, RESSOURCES NATURELLES ET DÉVELOPPEMENT DURABLE : Les actions des ressources naturelles restent confrontées à plusieurs problèmes sans précédent, notamment l'imminence potentielle de la récession et l’aggravation des répercussions de la crise de l’énergie et des ressources associée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Toutefois, la question la plus importante est, à notre avis, la voie de l’ouverture en Chine. Nous pensons que l’assouplissement des restrictions zéro-COVID finira par entraîner une forte reprise de l’économie chinoise, une augmentation substantielle de la demande de matières premières et, ultérieurement, une réaction positive des actions des ressources. En fait, nous pensons qu’il s’agit du plus grand problème fondamental entre l'offre et la demande, lequel a été négligé l’année dernière. Le plus grand consommateur de matières premières au monde a été globalement en récession. Si cela s’était produit au cours de la décennie 2010-2020, le prix des matières premières et des actions qui y est lié aurait connu une grave sous-performance. Nous avons au contraire enregistré une forte surperformance, qui, selon nous, est indubitablement liée à un contexte d'approvisionnement structurellement serré. Le retour de la Chine sur le marché mondial pourrait largement contribuer à compenser les nouveaux effets de la récession sur la demande qui pourraient voir le jour dans les pays de l’OCDE. Nous considérons la Chine comme un ressort très serré qui, une fois détendu, provoquera un rebond inégalé de la demande pour toutes les matières premières.

VERONICA ZHANG, GESTIONNAIRE ADJOINTE DE PORTEFEUILLE, DÉVELOPPEMENT DURABLE : L’année 2022 a été très enrichissante pour les marchés de la transition énergétique. Des deux côtés de l'Atlantique, les gouvernements ont annoncé des nouvelles majeures en faveur d'un développement des énergies renouvelables (la Loi sur la réduction de l'inflation aux États-Unis et le Green Deal en Europe). Ces annonces affectent des investissements à long terme pour un virage significatif vers la production d’énergies renouvelables d’ici 2030. En particulier aux États-Unis, la loi sur la réduction de l’inflation, avec le développement des crédits d’impôt rémunérateurs jusqu’en 2030, place le pays dans une position économiquement attrayante pour bâtir des chaînes d’approvisionnement en amont au service des secteurs nationaux du solaire, du stockage et des véhicules électriques, actuellement dominés par la Chine et l'Asie. Selon nous, l’année 2022 a « préparé le terrain ». L’année 2023 devrait voir les « premiers coups de pelle » car les entreprises auront eu le temps d’assimiler les incitations politiques et pourront débuter des projets de construction à plus long terme. En 2023, il est essentiel que les décideurs politiques au niveau régional et local allègent les autorisations et suppriment les formalités administratives pour favoriser les développements afin d’atteindre les objectifs à plus long terme en matière de production d’énergies renouvelables.

DAVID SEMPLE, GESTIONNAIRE DE PORTEFEUILLE, STRATÉGIE DES ACTIONS DES MARCHÉS ÉMERGENTS : La progression de la hausse des taux et les baisses potentielles parmi les banques centrales, y compris celles des marchés développés, auront un impact sur les valorisations des actions des marchés émergents, et probablement sur l'orientation du dollar, ce qui est très important pour les marchés émergents. Nous restons convaincus que l’inflation diminuera à un rythme honorable, ce qui permettra d’abaisser les prévisions de taux. Ce scénario pourrait toutefois entraîner un ralentissement de la croissance mondiale, car les économies assimilent les hausses précédentes, et un ralentissement de la croissance mondiale, ce qui est important tant pour la demande de matières premières que pour la demande de produits manufacturés. D’autre part, la Chine s’éloigne rapidement du « zéro COVID » et a connu une économie morose en 2022. Il est donc probable que la Chine sera la seule grande économie mondiale à connaître une accélération de sa croissance en 2023.

RODILOSSO : Les risques pour les marchés des titres à revenu fixe au cours des 12 prochains mois englobent des inflations surprises, des baisses surprises de la croissance et des effets potentiellement imprévus du durcissement quantitatif. L'un des risques évidents est que la Fed éprouve autant de difficultés à faire baisser l’inflation qu’elle en a éprouvées à la faire augmenter pendant la majeure partie de la période d’assouplissement quantitatif. L'autre conséquence est une récession plus marquée que l’atterrissage en douceur ou chaotique que le marché semble anticiper.

Malgré les risques, les marchés à revenu fixe ayant été réévalués en 2022, de nombreuses opportunités s’offrent aux investisseurs. Un élément clé, bien sûr, est que le revenu courant peut être un catalyseur majeur de rendements et, même si les taux augmentent et/ou que les écarts de crédit s’élargissent, il peut servir de tampon contre les mouvements de prix défavorables. Étant donné que le marché réagira probablement à des nouvelles sur de multiples fronts au cours des prochains mois, que ce soit en raison de la volatilité des taux d’intérêt ou d’autres facteurs, l’élargissement des écarts de crédit pourrait donner lieu à des points d’entrée intéressants pour accroître l'exposition au crédit. On pourrait en dire autant de l’exposition aux devises étrangères (y compris sur les marchés émergents) ainsi que de la durée. Comme il existe une grande dispersion des résultats alors que les prix du marché reflètent un consensus plutôt mineur, nous privilégions l’augmentation de la répartition en titres à revenu fixe en mélangeant qualité et écart, comme les obligations d’entreprises de première qualité, les obligations municipales et les tranches de CLO bien notées. Nous préférons également une attitude tactique quant à l’ajout de duration, et avec la partie de la courbe de rendement de deux à dix ans inversée d’environ 80 pb à la mi-décembre, la portion à court terme recouvre une valeur relative suffisante pour accepter le risque de réinvestissement.

COLBY : Pour les obligations municipales, le risque est que la Fed ou les conseillers interprètent mal l'orientation de l’économie et créent de la confusion, éloignant ainsi les investisseurs des titres à revenu fixe. L’autre risque est mondial : Y aura-t-il un grave ralentissement de l'économie dû à la guerre prolongée en Ukraine, et la Chine s'isolera-t-elle avec sa politique COVID et créera-t-elle un nouveau ralentissement économique à l’échelle mondiale ?

SEMPLE : Pour les actions des marchés émergents, les risques comprennent :

  • L’inflation et la multiplication des hausses de taux entraînent un affaiblissement de la croissance mondiale.
  • Le dollar américain reprend de la vigueur.
  • Les États-Unis continuent d’élargir et d’approfondir la guerre économique contre la Chine.

Les opportunités incluent :

  • Une inflation plus faible que prévu, notamment aux États-Unis, entraînant une baisse des taux de pointe, et un dollar plus faible
  • La demande intérieure chinoise revient en force.
  • La géopolitique s'apaise car le dialogue s'intensifie, ce qui signifie que Washington prend moins d’actions précipitées.
  • Une sorte de retour au calme en Ukraine.

FINE : Bien que l’inflation soit un problème pour les marchés développés (qui importent essentiellement des matières premières), les marchés émergents ont tendance à exporter des matières premières ou à maintenir d’importants excédents extérieurs. Si l’on ajoute à cela leurs taux d’intérêt réels élevés, il est raisonnable de dire que les marchés développés devraient bénéficier des prix élevés des matières premières. Le prix des matières premières devrait d’ailleurs rester bien orienté si la Fed suspend son durcissement de la politique monétaire. De plus, nous considérons la perte de l’Eurasie comme un risque clé non évalué. La région est un important producteur de ressources et aura une carte à jouer lorsque la Russie réorientera tous les oléoducs et gazoducs vers l’Asie (ce qui devrait être terminé d’ici 2025). En fait, la Chine et la Russie ont déclaré vouloir approfondir l’infrastructure financière avec, notamment l’or numérique, des monnaies adossées à des matières premières et un bloc monétaire. Tous ces éléments attireraient les dollars vers les devises des marchés émergents, en particulier en Asie et dans les pays exportateurs de matières premières.

SCHASSLER : Warren Buffet a un jour décrit la diversification comme une « protection contre l’ignorance ». Votre répartition stratégique des actifs doit inclure des actions, des obligations et des actifs réels, car les conditions économiques peuvent changer rapidement et sont souvent imprévisibles. Ces deux dernières années, nous avons consacré une grande partie de notre temps à encourager les investisseurs à se diversifier dans des actifs de lutte contre l’inflation. Nous avons été trop souvent ignorés. Ces personnes « savaient » que l’inflation serait inexistante, mineure ou temporaire et, par conséquent, elles estimaient que la diversification était inutile. Elles ont eu tort et ont perdu de l’argent. Ne tombez pas dans ce piège en 2023 !

Les risques à l’horizon 2023 sont nombreux, ce qui entraîne une large répartition des résultats potentiels. C’est un environnement propice à la diversification. Nous voyons des opportunités dans les actifs réels et les actifs à haut rendement. Les actifs réels, qui bénéficient depuis longtemps de l’inflation, devraient continuer à surperformer, car l’inflation reste obstinément élevée. Faites attention à l’or. Il a été à la traîne des autres actifs réels et devrait se redresser à mesure que le cycle d’inflation arrive à maturité et que la mobilité ascendante des taux d’intérêt est limitée.

Les actifs à haut rendement sont à nouveau attrayants. Les taux d’intérêt à court terme sont passés de 0 à 4 %. La réinitialisation des taux d’intérêt a créé des opportunités afin de bénéficier de rendements inégalés depuis plus de dix ans. Cela offre la possibilité de générer des rendements élevés à partir d’un panier diversifié d’actifs à haut rendement, tels que des obligations à haut rendement, des REIT et des actions versant des dividendes. Pour citer votre publireportage préféré : « Mais attendez, il y a plus !" Si la Fed change d'orientation, comme nous le prévoyons, les actifs à haut rendement devraient également bénéficier d’une appréciation des prix.

Les risques sont élevés. Soyez malin. Diversifiez au-delà du 60/40.

CASANOVA : Nous y voyons l’opportunité d’une intensification de la percée de l’or pour renouer avec les sommets historiques autour de 2 000 $ l’once, mais cela passera par une augmentation de la demande d’investissement. Le système financier qui comporte de nombreux risques et le paysage mondial favorisent une hausse des prix de l’or à plus long terme. Il s’agit notamment (aux États-Unis et dans le monde) d’une inflation persistante et élevée, d’un déclin de l’économie, de tensions sur le service de la dette, de risques géopolitiques élevés et d’événements de type cygne noir, tels que la crise de l’investissement axé sur le passif au Royaume-Uni. Le plus grand risque est que le marché de l’or continue d'ignorer ces risques. Les acteurs du marché pourraient ne pas abandonner la sécurité du dollar américain et se réfugier dans l’or tant que plusieurs conditions ne seront pas réunies, notamment un marché de l’emploi nettement plus faible et un taux de chômage plus élevé, une récession économique confirmée, une baisse des bénéfices des entreprises et une correction plus profonde des marchés boursiers, ainsi qu’une inflation soutenue supérieure au taux cible de la Fed. Le délai avant que ces risques ne deviennent réalité est sujet à débat, mais la probabilité croissante, selon nous, soutiendra des prix de l’or plus élevés en 2023 et au-delà.

REYNOLDS : Selon nous, croire que l’inflation est passée et que nous revenons à la période de faible inflation de la dernière décennie constitue le plus grand risque pour le secteur des actions des ressources naturelles. L’année dernière a été un témoignage extrêmement fort que « les actions du secteur des ressources font ce qu’elles doivent faire, quand elles doivent le faire ». De nombreuses études (y compris celle de VanEck, All Things Considered in the Inflation Debate) montrent que les actions du secteur des ressources surperforment le reste du marché des actions et des titres à revenu fixe lorsque l’inflation est supérieure à 2 %. Le fait que l’inflation de 2 % ait été la norme au cours de la dernière décennie et qu’elle reste l’objectif visé dément le fait que cette période prolongée a été une anomalie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bien que nous soyons convaincus que l’inflation a atteint un pic dans la plupart des régions du monde, des preuves historiques très solides rappellent qu’une fois franchi le seuil d’un taux d'inflation à un chiffre, le retour à un régime inflationniste plus faible prend de nombreuses années, voire des décennies. Par conséquent, l’opinion dominante selon laquelle les banques centrales du monde entier seront en mesure de ramener rapidement l’inflation au niveau de 2 % tout en équilibrant la croissance économique et l’emploi semble extrêmement improbable, de notre point de vue. Ainsi, nous pensons que l’inflation modérée sera présente pendant un certain temps, ce qui est positif pour la performance potentielle des actions du secteur des ressources naturelles.

Comme nous l'avons souligné l’année dernière, le secteur des ressources en général et les profils fondamentaux des sociétés continuent d’être extrêmement solides, que les perspectives soient absolues ou relatives. La valorisation reste historiquement bon marché, tandis que les bilans, les rendements, la génération de flux de trésorerie disponibles et les rendements en dividendes sont généralement plus attrayants que le reste du marché des actions au sens large et, dans de nombreux cas, n’ont jamais été aussi bons.

ZHANG : L’impact du COVID sur l’approvisionnement mondial a eu des ramifications à long terme. Un point de pression particulier a été la réouverture tumultueuse de la Chine et son contrôle sur une part importante de la chaîne de valeur, bien que nous soyons optimistes quant à la normalisation de la dynamique de l’offre et de la demande pour des composants critiques. Cela a entravé la croissance et la rentabilité en 2022.

Les hausses rapides des taux d’intérêt ont maintenu les investisseurs de croissance sur la touche. Les financements bon marché sont derrière nous, tout comme l’ère des rendements faciles. Il reste des entreprises qui gagneront ou perdront sur la base de leur technologie et de leur capacité à gérer leurs opérations plus efficacement que leurs concurrents, ce qui fait écho à notre principe d’investissement fondamental, à savoir une croissance durable de haute qualité. Compte tenu de la demande urgente de technologies de transition énergétique, nous voyons d'un bon œil le paysage macroéconomique pour nos investissements en 2023.

MORRIS : L’équilibre entre l’offre et la demande est généralement à l’origine des risques et des opportunités des matières premières et des produits indiciels de matières premières. Cette année et les années à venir ne devraient pas être différentes. Tout d’abord, l’opportunité : Nous pensons que l’offre restera le principal défi pour les marchés des matières premières à long terme. Le sous-investissement dans la prospection et le développement de nouvelles sources d’approvisionnement en matières premières au cours des 10 à 15 dernières années a ouvert la voie à des pénuries persistantes à long terme. Le ralentissement du commerce mondial, ainsi que les préoccupations en matière de sécurité des ressources, suscitées par la guerre entre la Russie et l’Ukraine et la rupture des relations entre les États-Unis et la Chine, favoriseront la délocalisation des économies occidentales. Enfin, il sera difficile de passer des énergies traditionnelles aux énergies renouvelables, tout en étant contraint par les préoccupations environnementales et la résistance de type « pas dans mon jardin ».

Tous ces facteurs sont susceptibles de limiter l’offre et d’augmenter le coût des matières premières à long terme. Le grand risque est la croissance mondiale. Dans une économie mondiale surendettée, la Fed américaine et d’autres banques centrales ont peut-être déjà durci ou durciront excessivement leur politique monétaire. Cela pourrait plonger l’économie mondiale dans une récession très grave. Bien que faible, la probabilité n’est pas nulle. Il semble plus probable que la Fed américaine et les autres banques centrales se trompent en risquant/acceptant un peu plus d’inflation plutôt qu’une dépression économique.

SIGEL : L’un des plus grands risques pour le bitcoin est que les élus s’appuient sur des institutions mondiales comme le FMI, la Banque mondiale ou la BRI, de manière à rendre plus difficile l’accès des citoyens et des institutions aux crypto-monnaies, que ce soit par le biais d’exigences de capital plus élevées, de taxes explicites ou d’interdictions totales. Nous observons cette dynamique au Salvador, dont le gouvernement négocie la restructuration des prêts du FMI et fait face à un assaut de relations publiques négatives et, jusqu’à présent, à aucun accord. Quant à l’opportunité, les cryptomonnaies et les monnaies numériques stables bénéficient d'une part des paiements dans les régimes à forte inflation, notamment en Amérique latine. Nous ne pensons pas que les États-Unis seront en mesure de retenir les nations souveraines dans leurs modes de paiement préférentiels à long terme. Pendant ce temps, aux États-Unis, plus de la moitié des entreprises de l’indice S&P 500 ont annoncé des partenariats d’actifs numériques. Les applications du monde réel, comme celles que nous avons mises en évidence lors d’un récent webinaire avec le fondateur de Hivemapper, devraient gagner en popularité au cours de l’année 2023, grâce à la coordination offerte par les contrats intelligents. L’émergence d’une « killer app » bâtie sur une importante plateforme de contrats intelligents de niveau 1 relancerait probablement l’intérêt des investisseurs pour ces actifs.

RODILOSSO : Selon nous, les titres à revenu fixe sont devenus une allocation bien plus intéressante au sein de portefeuilles diversifiés, non seulement parce qu’ils sont devenus moins chers, mais aussi parce qu’ils se sont « normalisés » au point que les facteurs de rendement traditionnels et les corrélations avec d’autres catégories d’actifs devraient se rétablir. Ces 45 dernières années, ce n'est qu'en 2022 que l’indice Bloomberg Barclays US Aggregate Bond et l’indice S&P 500 ont tous deux affiché des rendements totaux négatifs. La politique de taux zéro et les rendements à 10 ans de 1,5 % fin de 2021 ne laissent guère de place aux allocations d’obligations de haute qualité pour soutenir les portefeuilles d’actions en déclin, comme par le passé.

Au sein du seul secteur des titres à revenu fixe, notamment en raison de la décompression des écarts de crédit au cours de l’année écoulée, les investisseurs ont désormais plus d'opportunités d'exprimer leurs opinions. La durée et la qualité peuvent offrir un profil de rendement plus attrayant aujourd’hui qu’il y a un an pour les investisseurs préoccupés par un ralentissement plus marqué de la croissance ou par une récession profonde. Le rendement actuel et la hausse des prix dans les crédits plus risqués, tels que le fort rendement et les marchés émergents, où les valorisations sont plus conformes à leurs historiques à long terme, peuvent attirer les investisseurs aux perspectives de croissance plus optimistes, même si le niveau global des taux les inquiète. Nous préférons équilibrer les risques au début de l’année 2023 en recherchant des spreads attractifs au sein d’alternatives de meilleure qualité, telles que les obligations à haut rendement de qualité investment grade ou fallen angel (notées BB à 90 %) par rapport au haut rendement général, les tranches de CLO de qualité investment grade ou les obligations à taux variable de qualité investment grade par rapport aux prêts à effet de levier. Nous pensons également que des opportunités devraient se présenter au cours du premier semestre 2023 pour ajouter une exposition au crédit de portage encore plus élevée dans le crédit des marchés émergents et en monnaie locale, ainsi que dans le haut rendement américain.

FINE : Lorsque les obligations deviendront le principal centre d’intérêt des investisseurs en 2023, la discussion se tournera inévitablement vers les obligations des marchés émergents, et pas seulement en raison de leurs rendements plus élevés en monnaie locale et en devise forte (par rapport aux marchés développés ou aux obligations investment grade et à haut rendement, respectivement). Bêta, en d’autres termes. Le report élevé de la dette des marchés émergents protège également les rendements dans les scénarios de hausse des taux, de sorte que les rendements pourraient être positifs même si les taux sans risque augmentent. Les avantages et inconvénients des obligations à haut rendement des marchés émergents surpassent sans doute ceux des bons du Trésor et des obligations investment grade. Lorsque les investisseurs examinent l’historique du rendement/vol des obligations des marchés émergents, sur la base de 19 années de données, le portefeuille à revenu fixe optimal devrait comporter des répartitions substantielles pour les obligations des marchés émergents.

SEMPLE : Des taux inférieurs aux attentes, un dollar plus faible et l’accélération de l’économie chinoise composent un puissant cocktail pour la performance des marchés émergents. Nos investissements ont été et continuent d’être performants. En particulier, un certain nombre de grandes entreprises qui mettaient l’accent sur une croissance sans relâche ont revu leurs ambitions à la baisse et se sont davantage concentrées sur le contrôle des coûts et une répartition plus rigoureuse du capital. Cela est de bon augure pour les rendements des investisseurs à moyen terme.

La catégorie d’actifs a été largement délaissée et le positionnement est léger. La peur de passer à côté d'opportunités subsistera.

ZHANG : Rome ne s’est pas construite en un jour. L’inflation est une arme à double tranchant et, dans notre espace, elle s’est traduite par une base de référence structurellement plus chère pour les consommateurs (alimentation, voitures, services publics). La nature déflationniste de la technologie s’épanouit dans cet environnement – nous commençons tout juste à voir la trajectoire de croissance significative des bénéfices se matérialiser pour nos investissements qui concurrencent les technologies traditionnelles. 2022 a été une année hectique et transitoire. Grâce aux vents arrière de la politique, à l’inflation de base continue et à la stabilisation du coût du capital, nos investissements compétitifs peuvent enfin reconnaître le pouvoir de fixation des prix et la croissance durable, et nous sommes tout à fait prêts à le faire.

CASANOVA : L’or pourrait se redresser avant un pivot de la Fed, comme il l’a fait lors du dernier cycle de durcissement. Nous en avons vu quelques signes fin novembre et début décembre. Nous ne pensons pas que le prix de l’or reflète encore pleinement une perspective de hausse durable de l’inflation. De même, les valeurs aurifères ont été survendues et se négocient à des valeurs historiquement basses, tant pour le secteur que par rapport au prix de l’or. Compte tenu des risques de marché plus larges que nous décrivons, il semble que ce soit le bon moment pour envisager une allocation à l’or et aux actions aurifères, étant donné leurs avantages en termes de valeur refuge, de protection contre l’inflation et de diversification du portefeuille.

MORRIS : Pourquoi ajouter ou investir maintenant dans les matières premières et les indices de matières premières ? Nous pensons que ce nouveau marché haussier des matières premières qui a débuté en 2020 est susceptible d’être un marché haussier à plus long terme de cinq à dix ans pour les raisons évoquées ci-dessus. Cette année, le marché a consolidé les gains des deux premières années et de la flambée des prix du premier trimestre due à la guerre Russie-Ukraine. Cette consolidation pourrait être la pause qui remet les choses à plat. Les investisseurs ont peut-être déjà intégré la baisse totale de la demande due au ralentissement économique mondial. Un changement de politique de la Fed et une possible baisse du dollar américain pourraient faire de 2023 une très bonne année pour les matières premières et les indices de matières premières.

REYNOLDS : Les 22 dernières années ont montré que l’investissement dans les ressources naturelles a un rôle stratégique et tactique dans la construction d’un portefeuille. Au cours de cette période, les actions de ressources naturelles ont surperformé les indices de marché plus larges tout en offrant un élément de diversification caractéristique à un portefeuille plus traditionnel – jouant ainsi le rôle qui leur revient. D’un point de vue tactique, nous pensons que la plupart des investisseurs restent sous-alloués à cet espace et n’ont pas pleinement bénéficié de la forte performance de ces deux dernières années. La tentation est de penser que l’occasion est passée. Cependant, nous sommes fermement convaincus que nous nous trouvons dans une période pluriannuelle où une inflation modérée sera la norme, où les entreprises et les industries resteront extrêmement pointilleuses sur les rendements et les distributions aux actionnaires (dividendes et rachats d’actions) plus importants et où la solide demande de ressources naturelles, le fondement d’une économie mondiale en constante croissance, continuera à créer une logique d’investissement très convaincante pour les actions de ressources naturelles.

SIGEL : Nous voyons les crypto-monnaies comme une série d’options d’achat dans un avenir financier différent, ancré autour du Bitcoin, de l’Ethereum et des stablecoins. Avec les 10 premiers actifs numériques en termes de capitalisation boursière en baisse de plus de 90 % en moyenne par rapport à leur sommet, et les multiples nécrologies rédigées sur le bitcoin et la crypto dans le sillage de la faillite de FTX, ces options d’achat sont décidément moins chères et en défaveur en ce moment. À l’heure actuelle, compte tenu des valorisations actuelles, nous préférons les jetons liquides comme l’Ethereum au capital-risque, où de nombreux tours de table sont susceptibles de se produire.

Définitions des monnaies

Bitcoin (BTC) est une monnaie numérique décentralisée, sans banque centrale ni administrateur unique, qui peut être transférée d’un utilisateur à l’autre sur le réseau bitcoin pair-à-pair, sans intermédiaire.

Ethereum (ETH) est une blockchain décentralisée et open-source dotée d’une fonctionnalité de contrat intelligent. L’Ether est la crypto-monnaie native de la plateforme. Parmi les crypto-monnaies, l’Ether occupe la deuxième place après le Bitcoin en termes de capitalisation boursière.

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